Vous vous sentez tomber, perclu de douleurs, dans un fantasme etrange et cauchemardesque... Un violent choc vous projette dans une mare de boue, qui s'entrouvre, vous absorbe, vous malaxe, se referme sur vous, vous engloutis... Votre agonie dure des millenaires... La fange se solidifie autour de vous.. Vous commencez à creuser, de la terre s'insinue dans vos narines, des eclats de roche vous entaillent les joues, vos ongles se decollent, votre peau est à vif.. Vous sentez la resistance s'amoindrir sous vos coups de boutoirs..
.. La roche terreuse s'entrouvre enfin, un air vif et acide emplit vos poumons..
.. vous restez une eternité ainsi, à demi deterré, respirant par à-coups afin de menager vos poumons meurtris.. Vous etes sale.. Votre peau est pâle, visqueuse, dechiquetée...
Une ombre, puis deux, puis une infinité surgissent du neant.. Vous vous extirpez du sol..
Vous entendez des paroles dans votre esprit.. Des voix haineuses, rancunieres.. Elles vous empechent de reflechir, elles vous expliquent.. elles vous racontent.. Elles disent... Elles parlent toutes en même temps... Une domine enfin.. Une voix connue..
" Mon bourreau.... Te voici enfin sur Resurrection..
Nous avons decidé de former un comité d'accueil.. Tu nous reconnais ?...
Monstre !
Tu nous as torturés et assassinés lors de ta vie precedente... Tu es ici pour payer...
Nous sommes des emanations des personnes que nous etions sur ce monde.. Les vampires de ton espece nous appellent Memoires... Nous ne cesserons jamais de te hanter.. "
Vos Memoires personelles ont e.u la bonté de vous expliquer quelques regles de ce monde avant de disparaître, moins sous l'effet de vos coups que de leur propre volonté...
Vous etes mort. Et vous etes en Enfer, à moins que ce ne soit l'Hadès ou les Abysses, afin d'expier vos crimes.. Et ils sont grands. Du neant surgissent quelques souvenirs de votre vie passée... Vous vous souvenez de votre enveloppe charnelle... Pas grand chose à voir avec l'espece de cadavre que vous habitez, et pourtant...
A présent vous vous trouvez dans une sorte de paysage mort et poussiereux, baigné d'une obscurité malsaine d'où n'importe quoi pourrait surgir, et sans doute du n'importe quoi d'assez desagreable..