[PnJ] Absylone

Resumé du vecu:

L'appelation legale d'Absylone est Danta De Demarchess. Elle est issue comme la particule l'indique d'une famille noble d'Amn, qui a su mener ses affaires pour se constituer un fief legerement eloigné d'Athkatla et suffisament vaste pour vivre sans dependre de personne d'autre que de ses serfs. La grande tare de cette famille, et ce qui causa sa ruine, est d'avoir à subir une malediction antique qui fit de l'un des lointains ancetres de Danta un adepte des Demons et de la Necromancie. Les generations suivantes continrent toutes un Demoniste, un Necromancien, un Vampire ou quelque dement psychopathe.

La propre mere de Danta rejoint l'ordre vampirique fondé par son arriere grand-pere lorsque sa fille eut l'age de cinq ans. Elle rejoint le neant en compagnie de ses ancetres lorsqu'un chasseur de Vampires mit fin à ses exactions. Paralellement, le pere de Danta se mit à etudier les grimoires de son oncle, et y trouva une formule d'invocation de succube.
La succube qu'il invoqua connaissait bien la lignée, dont elle avait mainte fois seduit et damnés les invocateurs. C'est peut etre ce que cherchait le pere de Danta. Toujours est-il qu'il passa peu apres dans les Abysses, sous forme d'esclave du Prince. La succube fut cependant tenue par un serment qu'elle negligea au maximum, celui d'eduquer Danta comme si elle eut ete sa mere. Nul ne sait d'où une idée aussi saugrenue etait venue au pere.

Danta vecu donc jusqu'a l'age de ses seize ans sous l'egide de deux precepteurs et de sa nourrice, celle-ci legerement avilie par son experience de la famille de Demarchess. La Succube lui apprit le minimum requis pour etre une succube digne de ce nom (n'etait-elle pas censée etre la mere de cette jeune fille ?), apres avoir constaté avec deception qu'elle ne ferait jamais d'efforts pour changer de forme: comment seduire pour pouvoir tuer, et le cas echeant, comment se faire discrete dans les lieux où l'on est à priori indesirable.

Forte de cet heritage, Danta su fuir la demeure familiale lorsque des pretres du clergé de Latandre deciderent d'y mettre bon ordre. Ils n'eurent bien evidament pas la succube, mais purent bruler la nourrice. C'est notament à l'occasion de cette boucherie que fut perdu le Style de Demarchess, une splendide dague enduite de poison anti-coagulant dont se servait l'une des ancetres de Danta pour peler vives ses victimes.

Danta prit au cours de sa fuite plusieurs noms d'emprunt, dont Absylone. Elle su dominer ses pulsions meurtrieres lorsqu'elle constata que les cadavres epluchés semés sur son sillage n'indiquaient que trop clairement sa trajectoire. elle apprit à mieux choisir ses cibles, et à mieux les dissimuler une fois decedées. Elle en fit egalement son metier.

Elle est morte sous le coup de la justice, decapitée à la hache, sur un billot.

Citation :

Nous nous observions.

Cela fait maintenant... plusieurs jours.. Que je ne l'ai plus vue.



Bibliotheque.

La lumiere emanant de nombreux candelabres tremble dans l'atmosphere pesante.. Liquide...
De grosses.. gouttes.. d'eau.. molles.. frappent les vitraux epais...
Une fine poussiere recouvre les incunables des plus hautes etageres..
Les lourdes tentures recouvrant la pierre glaciale du manoir ont cinq.. cent... ans.. d'age....
Je voudrais me concentrer sur ce grimoire...



Pendant un mois, tous les jours sur la place du village...



Un plateau d'argent finement ciselé disposé sur un gueridon..
Les flames des bougies lui donnent un riche eclat..
Le diner froid de ce soir, que je n'ai pas touché..

Contempler la couleur ambrée de ce vin couteux m'emplis la bouche de suie seche...
L'odeur de l'incendie semble encore flotter dans la piece encombrée...



Il y avait le mal en elle.. Les pretres de Lathandre ont brulé sa demeure...
Cette fille etait de sang Noble. Cette fille etait d'une beauté surnaturelle...
Il y avait le mal en elle... J'ai voulu la chasser. J'ai voulu la vendre aux inquisiteurs.
J'ai voulu la posseder.. J'ai voulu briser son esprit. J'ai voulu lire l'adoration dans ses yeux.
Toujours cette calme indifference teintée de melancolie. Ce detachement...
Les choses gravitent autour d'elle sans l'atteindre. Même la perte de son domaine...



Les runes tracées à l'encre noire sur ce vieil ouvrage decrepit dansent devant mes yeux.
Le martellement continu de la pluie sur le verre me met mal à l'aise...

Depuis trois jours, l'eclat du soleil nous est caché.
De noirs nuages boursoufflés occultent les cieux.

Nos pretres prient pour que la fureur des elements epargne le village et ses recoltes..



Mais elle m'a vu. J'ai voulu lui faire reconnaitre ses crimes, sa noirceur.
Et puis j'ai voulu fuir.. J'ai voulu broyer cette fascination horrifiée qui me tient enchainée à elle..

Cette fine pluie froide et grise, souillée de cendres, le lendemain du carnage...

Elle ne me voulait pas de mal. Je n'etais rien à ses yeux..
Elle a, pendant un instant, pris en consideration mon existance...
Puis elle est retournée dans ses pensées.


La foudre. Le premier eclair, terriblement proche, puis le grondement du tonnere, assourdissant. La pluie s'epaissit.


Je l'ai menacée. Cela n'a pas fait changer son attitude. Puis j'ai feint l'indifference.
Cela n'a rien changé non plus.


J'ai sauvé ce grimoire des braises.. Je marchais sur les decombres de la propriete des De Demarchess, legerement deprimé.
Je foulais de mes bottes la cendre grise, enjambant jes debris calcinés. Je suis arrivé pres de la Bibliotheque. Tous ces ouvrages perdus....

J'ai recupéré l'un d'eux, miraculeusement intact. Le cuir de la couverture etait epais, doux et chaud au toucher.
C'est ce grimoire que j'essaie de comprendre. Un objet unique... Le depositaire de toutes les experiences mystiques, esotheriques, philosophiques et humaines de cette dynastie maudite. Il est ecrit en plusieurs langues, dont bon nombre me sont totalement inconnues. Je parcours les dernieres pages avec difficulté. C'est de l'Abyssal. Il est ecrit: ..
... je referme delicatement l'ouvrage, car je ne suis plus seul.


Les portes de la grande Bibliotheque dans laquelle je me trouve n'ont pas grincé.
Et pourtant, j'entend, sur la pierre froide, un claquement regulier de talons de bottines..
La silouhette fine de la jeune heritiere de la famille De Demarchess se dessine progressivement dans la lumiere...

Elle s'arrete à quelques pas de mon bureau. Je me leve doucement.
Nul ne peut entrer dans ma demeure sans m'avoir ete annoncé auparavant, et certainement pas elle.

Sa voix tranquille et chaude s'eleve un instant dans la piece. Je savoure la douceur de sa melodie avant d'en comprendre le sens..

"J'ai rêvé de vous."

Elle est habillée comme un homme. Sa tenue noire à demi dissimulée sous une ample cape gris perle, le capuchon relevé..

"Et j'ai rêvé... de Lucius."

Je recule instinctivement d'un pas, avant retomber dans mon fauteuil, les genoux pliés par l'arrete de l'assise..

Lucius...

C'est ainsi que commenca la sceance...






La Lune. Le ciel lavé, apres l'orage. Le grimoire familial sur le coeur, je contemple l'astre plein. Il me reste la moitié de la nuit.

Le petit Duc git dans son fauteuil, il dort...
Sans paupieres.. Je les lui ait enlevées..
Ses gemissements accompagnent encore ma lente reverie.

Passent deux heures de pensées confuses et de chaude quietude...

J'abandonne le corps ensanglanté à l'Aube. Les restes pour Lathandre.
Ou peut etre pour le premier de ses freres, qu'on dit Necromancien.


Je contourne la mare de sang parsemée de lambeaux de peau, oeuvre de mon caprice.

J'irais prendre une boisson chaude sur la place du village avant de quitter cette contrée..