La vie :
Sahor était un humain bien formé, fort, intelligent … Il aurait pu faire une carrière brillante dans quelque domaine que ce soit, si il l’avait désiré …
Mais il en avait décidément autrement : il préférait devenir moine.
Cette décision lui attira tant l’admiration que la haine : la haine de ceux qui auraient tout fait pour être à sa place et profiter pleinement de ses capacités.
Son frère Theanor était de ceux là. Sahor aurait pu faire la fortune de sa famille, mais il a préféré s’isoler dans un monastère.
Pendant cinq années il resta enfermé dans ce lieu, à méditer, à entraîner son corps et son esprit contre les éléments extérieurs à son être. Sa sagesse s’était élevée, sa volonté était inébranlable … ou presque.
Sa mère mourut au cours de la cinquième année, mais il n’en su rien. Theanor se retrouvait seul, avec sa haine pour son frère … Il considérait que Sahor, parce qu'il les avait abandonné selon lui, était responsable de la mort de leur mère, et il engagea des mercenaires pour le capturer.
Sahor avait beau être robuste, il plia sous le nombre, et fut emprisonné.
A ce moment, il ne savait pas encore qui était derrière tout ça.
Il resta captif dans une cellule crasseuse et humide – il reconnu qu’il s’agissait de la cave de sa maison, qui semblait avoir été “réaménagée” pour l’occasion – pendant encore cinq ans, et ce n’est qu’une fois cette longue période écoulée que Theanor vint lui rendre visite :
« Alors, tu te rends compte, maintenant, ce que ça fait de gâcher cinq années de sa vie ?!
Tout ce temps passé dans ce monastère, à méditer, pendant que ta mère et moi luttions pour survivre ! Dis-moi ? Tu te rends compte de ce que sa représente maintenant ?!
** il marque une pause **
Au fait, tu dois te demander pourquoi j’ai fait ça …
Maman est morte … Elle est morte, parce que tu n’étais pas là …
** fait un signe aux mercenaires **
Sortez-le de là.»
Quatre grands types empoignèrent Sahor et l’attachèrent contre un mur, avec des chaînes dont les maillons rouillés lui lacéraient les membres.
Son frère s’avança vers lui avec une barre de fer portée à blanc et le frappa de multiples fois, jusqu’à ce que Sahor tombe inconscient …
Lorsqu’il se réveilla, son frère était parti, seuls quelques mercenaires restaient dans la pièce …
Quand on se fait torturer par un proche, la sagesse à tendance à se dissiper, et laisse place à la rage.
Dans un élan de frénésie bestiale, Sahor arracha les chaînes du mur, en garda une comme arme de fortune et s’élança sur les mercenaires qu’il massacra.
Il faisait tournoyer sa chaîne autour de lui et exterminait chaque mercenaire qu’il croisait.
Il remonta toute la maison et trouva son frère au sommet, accompagné de trois mercenaires.
Il balaya ces derniers, et s’avança lentement vers son frère, qui tremblait et transpirait de peur.
Sans le laisser dire quoi que ce soit, il pris sa chaîne entre ses deux mains, la tendit, et la passa autour du cou de Theanor, et serra, serra toujours plus fort, aussi fort qu’il le pouvait …
Puis il relâcha doucement son étreinte, et regarda le corps s’effondrer sur le sol.
Il resta immobile quelques minutes, à contempler le cadavre de son frère, versa une larme, puis, avec la chaîne, se pendit.